Blessed Virgin Mary from Lourdes

Il s’adressait à moi avec une grande sollicitude paternelle

Le dernier voyage de Jean-Paul II, comme beaucoup d’entre nous s’en souviennent certainement, a été le pèlerinage à Lourdes en 2004. Sa santé était alors en très mauvais état. La papamobile a été transportée dans l’avion de l’Armée Française. Lors de ce voyage nous avons utilisé la fameuse campagnola, celle de l’attentat de 1981, car ce modèle, large et confortable, pouvait répondre au mieux aux contraintes de santé du Saint-Père.

Les voyages étaient un moment particulier dans ma relation avec le Pape. Ce qui me frappait le plus, c’est qu’à chaque fois qu’il montait dans la voiture, quand je l’attendais avec la portière ouverte, quand je le conduisais vers le lieu de repos après une longue journée de rencontres à l’étranger, il faisait attention à moi, il m’adressait un mot. Après son atterrissage dans un pays donné, le métropolite du lieu où nous nous trouvions voyageait toujours avec lui dans la papamobile. Bien sûr il y avait aussi le père Dziwisz et Angelo Gugel, avec moi au volant. Malgré toutes les émotions du voyage, le Pape n’a jamais oublié de me demander comment j’allais, alors que je l’attendais sur place, car nous ne nous sommes pas vus depuis deux ou trois jours. Il a disait : « Pietro, tout va bien chez toi? Alors allons-y!”. Malgré sa maladie et sa douleur, il m’encourageait toujours d’un mot gentil, il s’adressait à moi avec une grande sollicitude paternelle.

Magdalena Wolińska-Riedi “Ça s’est passé au Vatican”

Éditions Znak. Cracovie 2020