Il reprenait des forces, il  commençait lentement à parler

Il reprenait des forces. Il  commençait lentement à parler. Indistinctement au début, de mieux en mieux par la suite. Il recevait tout le temps ses collaborateurs, dont les ministres du Vatican. Il contrôlait tout ce qui se passait dans l’Église. Certains cardinaux, par exemple le cardinal Ratzinger, rapportaient au Saint-Père les affaires les plus importantes et lui soumettaient des documents à signer.

– Par exemple?

– Les nominations d’évêques ou d’autres décisions, les  décrets. Les affaires de la curie.

– Le Saint-Père lisait et signait … Parce qu’il avait encore du mal à parler?

– En fait, il a commencé à parler déjà une semaine après l’opération, mais au début, il parlait indistinctement. Et cela lui faisait mal. Au cours de ces rencontres, les cardinaux rapportaient une affaire au Saint-Père, puis il prenait le document, le parcourait, comme s’il vérifiait l’exactitude. Et il  signait.

Le dimanche 13 mars, pour la première fois après l’opération, le Saint-Père s’est rendu à la prière de l’Angélus et s’est adressé aux fidèles. Il a remercié les pèlerins. Il a salué ceux de Wadowice qui sont venus à la clinique pour l’accompagner dans sa maladie. Puis il a souhaité à tout le monde une bonne semaine. C’était pour nous une grande émotion, mais je pense que pour lui aussi. Il se remettait lentement en forme.

– C’est probablement pourquoi il a décidé de rentrer à la maison?

– Oui. Il a dit: “Je veux rentrer.” Il devait en avoir assez de l’hôpital. Les médecins lui suggéraient de rester, mais il n’en était pas question. Il se sentit mieux. Peut-être pas encore bien, mais mieux. Et il  parlait, et c’était la chose la plus importante pour lui. Dans la soirée, nous sommes retournés au Vatican.

– Et qu’est-ce qui a changé à la maison?

– Les médecins se sont pratiquement installés avec nous. Ils étaient en service 24 heures sur 24, en trois équipes, afin que le Saint-Père reçoive des soins médicaux en permanence.

 

Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Mardi était son jour préféré”

Maison d’édition M, Cracovie 2008