Il provoquait des émotions difficiles à décrire

Il portait toujours ses compatriotes très profondément dans son cœur, il pensait toujours à eux et a beaucoup fait pour la Pologne et les Polonais. De vraies foules de visiteurs de ce pays venaient au Vatican. Jean-Paul II aimait particulièrement les rencontres privées, celles du soir, avec de petits groupes dans la salle Clémentine. A cette époque beaucoup de Polonais venaient, deux ou trois cents personnes à la fois. Vers 18 heures le dimanche, j’étais souvent de garde à la Cour Saint-Damase, où se réunissaient tous ces pèlerins. Je me souviens combien le Pape attendait ces rencontres avec impatience. Il parlait à de nombreuses personnes, leur consacrait du temps et de l’attention, posait pour les photos commémoratives, les bénissait.
A cette époque, il régnait une cordiale atmosphère familiale au Vatican. Et cela se ressentait dans tout le palais. Le pape avait un charisme inexplicable, une étonnante capacité à attirer les foules. La place Saint-Pierre était souvent remplie de cent à cent cinquante mille fidèles. Tout d’abord, le pape s’adressait aux jeunes. J’ai vu à plusieurs reprises avec quelle liberté il parlait, il était capable de les atteindre en établissant un type de dialogue unique, en adoptant leur style de communication, il était capable de leur montrer le chemin, de conduire sur le bon chemin ceux qui se sont perdus quelque part . Il provoquait des émotions difficiles à décrire. Ceux qui semblaient imperturbables avaient des larmes aux yeux en le rencontrant. Son regard étonnant faisait que les gens avaient l’impression de se rapprocher de Dieu lui-même.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020