Il ne voulait jamais être admiré

Tout le Vatican vivait cette histoire pendant de longs mois. Un mendiant errait autour de la colonnade de Bernin, personne ne savait rien de lui sauf qu’il vivait d’aumône et dormait quelque part dans les recoins entre les énormes bâtiments autour de la basilique. Un jour un évêque traversait la place Saint-Pierre en allant au rendez-vous avec le pape. Lorsqu’il a regardé le mendiant, il a reconnu un ancien prêtre de son diocèse qui s’était égaré suite à des évènements tragiques. Arrivé à l’appartement de Jean-Paul II, il lui a raconté la rencontre. Karol Wojtyła n’a pas hésité un instant, il a ordonné à l’évêque de descendre sur la place et d’amener le prêtre à dîner avec eux. Alors l’évêque a invité cet homme plutôt négligé et complètement surpris à dîner avec le pape. Il a accepté l’invitation puis s’est assis à table en silence. Personne ne lui a fait de reproches ni ne lui a dit un mot. Ils prenaient tout simplement un repas ensemble. Après le déjeuner, alors que tout le monde était sur le point de se quitter, le pape s’est adressé pour la première fois au prêtre mendiant.

– J’ai une requête, accepteriez-vous d’entendre ma confession ?

Et c’est ainsi que le mendiant a confessé le grand pape comme s’il était un vulgaire pécheur.

Il n’a jamais voulu que les gens l’admirent.

Andreas Englisch.

« Guérisseur. Miracles de saint Jean-Paul II ».

Maison d’édition WAM. Księża Jezuici. Kraków 2015