L’archevêque Krajewski, alors cérémonial papal, n’a pas participé aux dîners du Jeudi Saint car il vient de Łódź, mais il a souvent été à la table du pape. Pendant toutes les années de son pontificat, il n’a probablement jamais mangé seul – a-t-il dit à de jeunes prêtres à Cracovie. Des milliers, des milliers de personnes sont passées devant la table papale. Il les invitait volontiers, écoutant attentivement ce que ses invités disaient. Parfois il posait des questions, mais très discrètement. Il disait souvent sur un ton humoristique, quand il me voyait à table, il demandait: “Comment cette Łódź («ce bateau ») est-elle arrivée ici?” Selon l’archevêque Krajewski, ce message de la “table commune” était cependant beaucoup plus profond. De cette expérience, la question s’est posée en moi: pouvons-nous comprendre l’Eucharistie, sa profondeur, la célébrerons-nous bien si nous ne pouvons pas nous asseoir à table avec d’autres, partager un repas avec eux – c’est-à-dire célébrer? Parce que «célébrer», ce n’est pas seulement «célébrer solennellement quelque chose». Cela signifie également «attacher une importance et une attention particulière à quelque chose», mais aussi «souvent pratiquer et répéter quelque chose». Comme ces paroles s’inscrivent magnifiquement dans la mémoire du Jeudi Saint au Vatican. Et des dîners papaux avec des prêtres de Cracovie. Elles expriment ce que peut-être Jean-Paul II, à travers ces repas communs, voulait dire à ses amis prêtres et à nous tous. Si nous ne mangeons pas ensemble dans le presbytère – a dit Krajewski – si un repas nous divise,nous, prêtres au lieu de nous unir, nous tenons-nous vraiment ensemble à cette table, qui est l’autel? Après tout, l’Eucharistie a été instituée lors d’un repas, au souper!
Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour tout le monde”
Maison d’édition Znak, Cracovie 201