Et encore un autre incident important. Le Pape s’est rendu en Slovaquie, à Košice, pour la cérémonie de canonisation de trois martyrs torturés et tués en 1619 lors d’une des nombreuses guerres de religion. Le même jour, alors qu’il se rendait à Prešov pour rencontrer la communauté gréco-catholique, il demanda au père Robert Tucci (il était alors l’organisateur des voyages pontificaux, il est aujourd’hui cardinal) de l’emmener au monument commémorant le massacre de vingt -quatre calvinistes commis par des catholiques pendant la même période très sombre de l’histoire.
Le Saint-Père a prié devant le monument en disant le Notre Père avec l’évêque luthérien. Plus tard, j’ai appris qu’après le départ du Pape, l’évêque a dit : « Il ne me serait jamais venu à l’idée qu’une chose pareille pouvait se produire.Cependant, les choses ont commencé à empirer. L’Église d’Angleterre a choisi d’admettre les femmes à la prêtrise, conduisant ainsi à un nouveau point de discorde avec les catholiques. Des problèmes encore plus graves ont surgi avec l’Église orthodoxe. Après la fin de l’ère communiste et l’effondrement de l’empire soviétique, l’explosion du nationalisme a également désorienté les Églises, en particulier les chrétiens orthodoxes, opprimés depuis de nombreuses années, exclus du processus d’œcuménisme.
Le Saint-Père a tout de suite senti que cette situation pouvait compliquer les relations avec Rome. L’Église catholique, grâce à son unité, avait la force, une grande force, qui manquait aux églises orthodoxes, brouillées et divisées. Le Pape a donc essayé d’établir un dialogue plein de respect, de délicatesse et de compréhension, aussi loin que possible de tout prosélytisme, et pourtant il n’a pas toujours trouvé la compréhension. Ses intentions n’ont pas toujours été comprises.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
Maison d’édition TBA. Varsovie 2007