Il discutait volontiers, bénissait et offrait un chapelet

Là-bas, dans les montagnes, en Vallée d’Aoste, nous organisions aussi nous-mêmes le repos papal, même si nous avions le soutien des gardes forestiers et de la population locale. A nous deux – moi et un de mes camarades gendarmes – nous nous rendions sur place un mois plus tôt afin de tout établir, de décider quels itinéraires de randonnée seraient possibles à parcourir. Nous faisions des plans, et dès notre retour, nous les présentions au père Dziwisz et nous les regardions ensemble. Ensuite, nous réagissions sur place en fonction de la situation. Nous proposions l’un des itinéraires préparés au Saint-Père. En fait, le matin, avant de partir, j’étais le seul, en tant que chauffeur,  à savoir où nous allions. Personne n’était informé de ces voyages, non pas par la volonté de le faire en cachette. Il s’agissait plutôt de ne pas attirer de nombreux journalistes, services de sécurité de la région et forces de l’ordre, afin de donner au Pape ces deux ou trois heures de vrai répit. Et quand, sur le chemin du retour, nous  croisions en voiture des touristes sur une route étroite, le Saint-Père nous  demandait de s’arrêter. Il discutait volontiers, bénissait et offrait un chapelet.

Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”

Edition Znak. Cracovie 2020