Il désirait que tout le monde mérite le paradis

Il y avait entre eux une véritable amitié. Carlo Ciampi (président de l’Italie) appelait Jean-Paul II « son frère aîné ». Ils se sont vus pour la dernière fois quelques jours avant la mort de Jean-Paul II. Trois ans plus tard, l’ex-président de l’Italie a confié aux journalistes : « Lorsque nous nous sommes approchés l’un de l’autre, il a retrouvé un peu de voix et m’a soufflé à l’oreille : « Nous nous retrouverons au paradis. Vous le méritez. »Il désirait que tout le monde mérite le paradis, même ceux qui s’étaient égarés. En 2002, il a reçu en audience une ancienne prostituée. Mgr Mieczysław Mokrzycki se souvient que le Saint-Père lui a caressé la tête et que certains l’ont critiqué pour cela. Elle était venue en tant que représentante de quarante anciennes prostituées, originaires principalement d’Afrique. L’abbé Benzi  s’occupait d’elles dans un centre pastoral italien. C’est lui qui les avait amenées à la place Saint-Pierre. «  Marie-Madeleine est également venue vers le Christ. Cette audience était organisée pour montrer au monde entier que personne n’est destiné à vivre dans le péché, et donc voué à la perdition, que tout homme peut se transformer, venir vers le Christ et commencer une vie nouvelle. Avec le Christ, cette fois. »

– Le Saint-Père a-t-il commenté cette rencontre ?

– Plutôt non, comme d’habitude. Mais il disait souvent que ces rencontres étaient aussi importantes pour lui que celles avec des chefs d’État ou d’Églises. Les rencontres avec des malades, des lépreux, des drogués, ou des visites dans les prisons. Il s’ouvrait à tous les groupes sociaux, il n’a jamais évité ni rejeté personne. Il était non seulement avec les fidèles proches de l’Église, mais il cherchait, par-dessus tout, les brebis égarées.

 

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008