Vivre dans le système communiste a approfondi sa vision de l’Église, son ouverture à l’œcuménisme et aux questions sociales. Ces expériences l’ont également préparé à accomplir une mission dans l’Église universelle, ainsi qu’à être un partenaire crédible dans le dialogue avec les autres communautés et avec le monde moderne. D’une part, l’archevêque Wojtyła a habilement suscité de l’intérêt pour un bon climat autour des Églises d’Europe centrale et orientale, qui, malgré les conditions qui y règnent, sont restées libres dans leur intérieur et fidèles à l’Évangile, d’autre part, il a montré comment l’Église, en particulier en Pologne, se préparait à vaincre non seulement les difficultés découlant de l’oppression du communisme, mais aussi les problèmes moraux provenant de l’Occident, du « monde libéral ». Pour Karol Wojtyła, le Concile Vatican II a été un véritable tournant. Il avait l’habitude de dire qu’il était “le débiteur du Concile”. Il en a tiré un énorme bagage d’expériences et de nouveaux points de vue qui ont permis de réinterpréter son ministère épiscopal et ont formé la vie de la communauté ecclésiastique de Cracovie, entre autres en convoquant un synode diocésain. L’archevêque Wojtyła a prouvé qu’il n’avait pas peur du Concile. Au contraire, il attendait avec curiosité de voir quels fruits il apportera à la communauté des croyants. Il a essayé de transposer l’enseignement du Concile en terre polonaise et dans le domaine pastoral, naturellement avec beaucoup de prudence mais sans préjugés, et surtout avec beaucoup d’espoir et de joie. La période de mise en œuvre des réflexions du Concile a été une période heureuse, tant pour l’archevêque de Cracovie que pour l’archidiocèse et pour toute l’Église de Pologne.
Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
édition TBA. Varsovie 2007