Immédiatement après l’élection, le Saint-Père a déclaré qu’il ne voulait pas être porté dans une litière. Il l’a souligné au tout début pour que cela ne lui soit pas proposé. Il avait des jambes fortes, des jambes de montagnard. Il préférait marcher. Il a également abandonné la tiare, non pas à cause de son association avec le pouvoir temporel des papes, qui n’existe plus. Simplement parce qu’après le Concile, l’Église est devenue plus évangélique, plus spirituelle. Son prédécesseur, le pape Albino Luciani, a commencé son pontificat de la même manière en refusant le rite du couronnement. Karol Wojtyla aimait ce style pastoral. Selon lui, c’était plus en phase avec les temps nouveaux et plus en accord avec la mission du Pasteur de l’Église universelle qui doit être proche du peuple, voire même aller parmi les gens. Jean-Paul II a admis plus tard qu’il n’en a vraiment pris pleinement conscience que plus tard. Même si la profondeur des paroles qu’il a exprimées sur la place Saint-Pierre, était dans son cœur depuis longtemps. Il a écrit le discours tout seul en un rien de temps, manuscrit, avec de petites corrections, et bien sûr en polonais. Puis il voulait s’entraîner avec la traduction italienne. Il l’a lu à Angel Gugel, son majordome, qui était une personne extrêmement minutieuse et critique. Lorsque le Pape confondait les accents, il le corrigeait. La vérité est que les paroles prononcées ce dimanche d’octobre faisaient partie de sa mémoire, de son histoire, de son héritage de foi et de culture, qu’il a emporté avec lui de sa patrie au Saint-Siège.
Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage” – édition TBA. Varsovie 2007