– A la fin de son pontificat, le cardinal Stanisław Nagy, à son retour du Vatican, a prononcé deux phrases qui ont choqué les Polonais. « Jean-Paul II ne porte plus la croix. Il est sur la croix.” Quel a été le moment le plus difficile pour surmonter la souffrance du Pape ?
– L’opération de trachéotomie, puis la consommation de repas. Le pape ne pouvait rien avaler. On lui servait de la bouillie, mais le pape s’étouffait. Ces moments ont été les plus difficiles pour moi.
– Quand il ne pouvait pas parler, comment communiquait-il ? Ecrivait-il des phrases sur une feuille?
– Il faisait plutôt des signes avec ses mains. Nous comprenions tous ce qu’il voulait dire.
– L’effondrement soudain de la santé de Jean-Paul II s’est produit …
– Le mercredi 30 mars 2005, après s’être présenté à la fenêtre du Palais Apostolique. Le Pape a commencé à célébrer la Messe. De fortes convulsions sont apparues. Le père Stanisław s’est penché et a demandé : “Saint-Père, peut-être que nous arrêterons… Peut-être que le Saint-Père célébrera la Messe plus tard”.
– C’était au début de la messe ?
– Oui, peu de temps après le début. Mais le Saint-Père a répondu : « Non. Nous allons continuer. ” Et il a tranquillement célébré la messe jusqu’à la fin. Nous sommes retournés dans la chambre. Il s’est allongé, mais malheureusement ne s’est plus relevé. Le lendemain, il a célébré la messe allongé dans son lit. Les médecins étaient avec lui tout le temps. Une fois la messe terminée, ils ont fait des examens, dont une prise de sang. Nous avons attendu les résultats. À un moment donné, ils ont informé le père Stanisław qu’il y avait une infection générale de l’organisme et qu’il n’y avait aucune chance de lui sauver la vie.
– Qui a dit ça?
– Le médecin personnel du Pape, Renato Buzzonetti. On s’est demandé un instant s’il fallait aller à l’hôpital. Le père Dziwisz a demandé si à la maison il y avait les mêmes conditions qu’à l’hôpital. Les médecins ont dit oui. Nous avons demandé au Saint-Père ce qu’il fallait faire. Doit-on aller à l’hôpital ? Il a décidé de rester à la maison.
– Pouvait-il encore parler ?
– Oui, mais sa voix était faible.
Secrétaire de deux papes – entretien avec Mgr Mieczysław Mokrzycki.
Editions Wydawnictwo Literackie.