(…) les papamobiles utilisées par Jean- Paul II, sont restées au Vatican. Elles sont encore une expression tangible de l’histoire. Celle de l’attentat ou – bien plus tard – celle du témoin silencieux de sa souffrance. Transformées de manière appropriée, adaptées aux besoins du corps et aux capacités physiques toujours plus faible du Saint-Père.
– Je me souviens d’une des célébrations de l’an du Jubilé 2000. Je conduisais Jean-Paul II dans une papamobile spécialement préparée, une petite jeep, dans laquelle il était plus facile d’entrer. Il y avait une chaise spéciale, que l’ingénieur Sagretti avait inventée, pour faciliter l’accès à la voiture. Nous avons également déplacé la poignée spéciale pour le pape vers l’arrière de la voiture pour lui permettre de s’appuyer et de se tenir plus facilement.
Le pape était déjà assis dans la voiture, vêtu d’une chasuble, prêt pour la grande cérémonie sur la place Saint-Pierre. Le père Stanisław Dziwisz s’est assis à côté de lui et Angelo Gugel a pris la place à côté de moi. Nous entrions, comme d’habitude, du côté du Portail des Cloches. C’était une béatification importante, plusieurs présidents sont arrivés, dont le président de la Pologne, Aleksander Kwaśniewski. Habituellement, lorsque la célébration allait commencer, nous tournions à gauche sous la statue de Saint Pierre, puis je montais vers l’autel et là le Pape descendait pour commencer la cérémonie. Ce jour-là, cependant, il a décidé autrement. Il avait très envie d’entrer tout de suite dans les secteurs de fidèles, il était alors particulièrement joyeux et enthousiaste. Il voulait être parmi les foules de croyants qui l’acclamaient et scandaient son nom. Cependant, les secteurs étaient clôturés avec des barrières ; ni la gendarmerie vaticane ni la garde suisse n’avaient prévu que le pape entrerait parmi les fidèles avant le début de la cérémonie.
Magdalena Wolińska-Riedi “Ça s’est passé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020