Si le temps de l’Église est ouvert, alors le temps du ministère pétrinien de saint Jean-Paul II le Grand, a dû également être un temps ouvert, et cela pendant toutes les années de son long pontificat. Luimême regardait constamment vers l’avenir et toute l’Église enseignait cette vision de l’avenir. Face à la question de savoir comment vivre ce temps particulier de l’Avent de l’Église face à la fin prochaine du deuxième et au début du troisième millénaire de son histoire, le Saint-Père a répondu dans l’encyclique Redemptor Hominis publiée en 1979 : « Chers Frères, chers Fils et Filles, c’est ici que se trouve la réponse qui est évidente et fondamentale. Une direction d’intelligence, d’esprit, de volonté et de cœur : ad Christum Redemptorem hominis, ad Christum Redemptorem mundi. Nous tournons notre regard vers lui, en répétant la confession de saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle », car ce n’est qu’en lui, le Fils de Dieu, que réside notre salut (Jn 6, 68 ; cf. Ac 4, 8 ss.). A travers toute la conscience de l’Eglise, tant avec le Concile, à travers toutes les couches de cette conscience, à travers toutes les directions d’activité dans lesquelles l’Eglise s’exprime, se trouve et se confirme – nous devons constamment tendre vers Celui qui est la Tête ( cf. Ep 1, 10. 22, 4, 25 ; Col 1, 18),à celui « par qui tout a été fait, et grâce à qui nous existons aussi » (1 Co 8, 6 ; cf. Col 17), celui qui est à la fois « le chemin et la vérité » (Jn 14 :6) et « la résurrection et la vie » (Jn 11 :25) » (RH, 7). D’autre part, le 6 janvier 2001, lorsque le troisième millénaire du christianisme a commencé, saint Jean -Paul II a publié la lettre apostolique Novo millennio ineunte, dans laquelle il inclut le message suivant relatif à l’avenir : « Allons de l’avant avec espérance ! Le nouveau millénaire s’ouvre à l’Église comme un vaste océan dans lequel nous devons nous élancer en comptant sur l’aide du Christ. Le Fils de Dieu, venu au monde il y a deux mille ans par amour pour l’homme, accomplit aussi son œuvre aujourd’hui : il faut avoir un œil pénétrant pour la voir, et surtout un grand cœur, pour que nous devenions nousmêmes ses instruments. (…) Parcourant les chemins du monde en ce début de siècle nouveau, nous devons accélérer notre pas. Les chemins parcourus par chacun de nous et chacune de nos Églises sont très nombreux, mais aucune distance ne sépare ceux qui sont unis par les liens d’une même communion, renforcés chaque jour à la table du Pain eucharistique et de la Parole de Vie. (…) Dans ce voyage, nous sommes accompagnés par la Bienheureuse Vierge Marie, à qui (…) j’ai confié le troisième millénaire. Au cours des dernières années, je l’ai présentée et invoquée comme “l’étoile de la nouvelle évangélisation”. Et aujourd’hui, je la désigne comme une aurore radieuse et un guide infaillible sur notre chemin » (NMI, 58).
Saint Jean de Latran, le 23 septembre 2022
