Après la messe, il invitait des prêtres de Cracovie à déjeuner, en signe qu’il se souvient d’eux et qu’il se sent lié avec eux. Comme s’il voulait leur montrer une proximité particulière ce jour-là – dit Mgr Mokrzycki. Qu’ils sachent qu’ils ont en lui un ami et un frère. Qu’ils ne sont pas seuls. Que le Pape pense à eux et les soutient par la prière. Il savait bien que les prêtres avaient besoin d’un tel soutien. Ainsi, il a montré qu’il se sentait toujours étroitement lié à son ancien diocèse, au diocèse de Cracovie. L’archevêque raconte qu’il y avait toujours environ douze personnes à table. Comme les douze apôtres. L’atmosphère était très joyeuse – se souvient-il. La journée était généralement ensoleillée parce que c’était le printemps. On sentait que cette fête était la nôtre. Une fête qui nous réunissait autour d’une même table. Autour du Saint-Père. Parfois, je les regardais et pensais que cela ressemblait à la Cène. Il y avait aussi des étudiants de Cracovie qui étudiaient à Rome. Le tout durait environ une heure et demie. Et puis nous allions tous ensemble à la messe de la Cène du Seigneur au Latran, les dernières années à la basilique Saint-Pierre. Jean-Paul II lui-même a suggéré cette association avec la Cène. Pas dans le cadre de ce dîner particulier, mais dans le cadre du lien qui le liait aux prêtres du monde entier. Les mêmes pour qui il priait chaque jour et à qui il écrivait une lettre chaque année. “Quand le soir tombe, je vous vois entrer au Cénacle pour commencer le Triduum pascal” – écrivait-il dans l’une d’elles. “C’est dans cette” salle à l’étage “(Lc 22, 12) que Jésus nous invite à nouveau chaque Jeudi Saint, et c’est là que je souhaite particulièrement vous rencontrer, frères bien-aimés dans le sacerdoce.” Et si quelqu’un pense qu’il y avait moins de tendresse dans la célébration papale de Pâques que dans celle de Noël, il se trompe.
Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour chacun”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013