Et lui souriait et les bénissait

Le Saint-Père priait toujours la 13 mai à dix-sept heures. Chaque année, nous célébrions dans sa chapelle une messe d’action de grâce pour la sauvegarde de sa vie lors de l’attentat du 13 mai 1981. Et nous n’invitions personne à cette messe. On peut dire que nous priions en petit comité. Il en était de même pour la nuit de la Saint-Sylvestre. Une messe était célébrée pour les plus proches à minuit, en action de grâce à la Sainte Vierge pour l’année passée et afin de lui confier l’année nouvelle. Nous étions peu nombreux – le Saint-Père, les secrétaires et les sœurs. Après cette messe, il nous souhaitait toujours de pouvoir rester ensemble, et que tout aille bien…

Et tout allait bien. Ils se trouvaient bien ensemble, comme en famille. Monseigneur Mokrzycki souligne cependant que l’abbé Dziwisz et lui ont toujours considéré le Saint-Père avec le plus grand respect, comme il se devait. « Lorsque nous disions bonjour au Saint-Père, nous baisions son anneau. De même pour lui souhaiter une bonne nuit ». Et lui souriait et les bénissait. Eux et le monde entier. C’était son habitude, chaque jour avant de se coucher, il regardait la place Saint-Pierre de la fenêtre et traçait en l’air un signe de croix. C’était son Urbi et Orbi privé et vespéral.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008