Chaque année, je mettais aussi un sapin de Noël sur le toit de l’imprimerie. Je le décorais avec des guirlandes lumineuses et le mettais sur la terrasse du toit du bâtiment. Une année, je suis allé au Venezuela pour Noël et je suis retourné au Vatican après le Nouvel An. Pendant ce temps, mon remplaçant a enlevé le sapin juste après l’Épiphanie. Et en Pologne, on le conservait généralement jusqu’au 2 février. Après mon retour, le père Dziwisz m’a appelé. Il m’a reçu dans l’appartement et m’a dit : « Le Saint-Père est déçu que vous ayez enlevé le sapin de Noël si tôt. Que s’est-il passé…? »
Il tenait beaucoup à ce sapin, car chaque matin, juste après six heures, dès qu’il se levait, il tirait les rideaux et regardait par la fenêtre de sa chambre. Et avant même de regarder Rome, il regardait le toit de l’imprimerie et notre sapin de Noël. Il était beau, sept ou huit mètres de haut. Nous placions une statue de la Mère de Dieu en dessous. En la regardant, le Pape récitait son premier Ave Maria. Puis il tournait la tête vers Rome, bénissait la ville et retournait à ses activités matinales.
Magdalena Wolińska-Riedi « Ça s’est passé au Vatican »
Maison d’édition Znak. Cracovie 2020