Le pape Wojtyła opérait un renouveau graduel mais profond, à la fois guidé par les indications de Vatican II et en réponse aux besoins qui se sont fait jour dans la vie des communautés chrétiennes et, plus généralement, dans l’histoire de l’humanité, l’histoire souvent marquée par des conflits et des tragédies. La preuve en est que l’Église catholique, suite à la mission d’évangélisation qui a déjà touché tous les peuples du monde, est redevenue une Église baignée dans le sang des martyrs, des chrétiens tués pour la haine de la foi, mais aussi de plus en plus de victimes tuées en raison de leur solidarité avec les plus pauvres et sans défense.
Bien sûr, le renouvellement susmentionné effectué par Jean-Paul II n’était pas, et ne pouvait pas être une révolution. Mais des changements visibles ont eu lieu. Par exemple, des progrès sur le plan spirituel, notamment biblique et liturgique, et d’autre part, de moins en moins de bureaucratie, du cléricalisme, et aussi d’un certain moralisme, qui est une version négative de la vraie morale chrétienne. Et plus loin, une plus grande qualité des différentes composantes du peuple de Dieu, des paroisses, des nouveaux mouvements, des jeunes, de la religiosité populaire. De plus, l’Église s’est ouvertement confrontée à la modernité, à la laïcité, devenant plus attentive à la liberté et à la subjectivité de l’homme. La présence dans la société, mais comprise autrement : non pas en occupant l’espace du pouvoir, mais en exigeant le respect de valeurs chères aux fidèles. Le nouvel élan missionnaire, avec deux directions de nouvelle évangélisation – vers le Sud, mais aussi vers l’Ouest, surtout vers l’Europe…
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – « Je vivais à côté du Saint »
Éditions Saint Stanislas BM. Cracovie 2013