Comme si c’était la chose la plus naturelle du monde

J’ai devant les yeux tant de visages de petit garçon et de petites filles que Jean-Paul II a rencontrés au cours de ses voyages, comme par exemple celui vêtu en paysan parmi les Indiens à Cuilapan au Mexique. Il y avait les enfants de Madagascar qui se serraient contre lui, les bras autour de son cou. Et la fillette qui pleurait à chaudes larmes, arrivée à toute vitesse sur l’estrade, je ne me souviens plus dans quel pays d’Amérique latine. Et ceux qui faisaient la communion, les grarçons vêtus comme des hommes, les filles en robes blanches avec des couronnes de fleurs sur la tête, à Glasgow, à Lagos, en Écosse ou au Nigeria. Et à Varsovie, quand il y avait encore la loi martiale, les enfants de chœur qui à l’improviste relevaient leur surplis pour montrer l’inscription « Solidarność » sur leur tee-shirt. À Tokyo, au palais des sports, les enfants faisaient comme une danse autour du pape Wojtyła et, avec leurs jeux de main, ressemblaient à un champ de fleurs caressé par le vent…

Combien de fois ! Combien d’émotions ! Dans ces rencontres, on voyait clairement comment Karol Wojtyła réussissait à exprimer avec le plus grand naturel le grand don qu’il avait reçu, celui d’être père qui savait inspirer du courage et de l’espérance. Mais – c’est ce qui frappait et qui surprenait – c’était une paternité qu’il partageait avec ses « fils », avec les enfants. Car il se mettait sur même plan que ses petits interlocuteurs, et cela provoquait immédiatement un moment d’« échange » et de réciprocité, sous le signe de l’intimité et de la tendresse. Tout cela comme si c’était la chose la plus naturelle du monde.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »

Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013