C’était une situation très différente

« Nous avançons avec espoir ! Le nouveau millénaire s’ouvre à l’Église comme un vaste fruit sur lequel nous devons repartir, comptant sur l’aide du Christ ». Dans la lettre apostolique Novo millenio ineunte, en passant en revue tant de nouveautés qui ont émergé du Jubilé de l’An 2000, Jean-Paul II a pu trouver des indications pour un profond renouveau ecclésial, pastoral et missionnaire.
Ce n’était peut-être pas encore la grande réforme que les groupes plus ouverts attendaient. Peut-être n’était-ce pas encore une solution à certains des problèmes difficiles, laissés ouverts par le Concile Vatican II : du célibat clérical au rapport entre renouveau et tradition, entre pouvoir et liberté. Il s’agit pourtant d’une situation très différente, plus avancée que celle de l’Église – certes encore divisée et marquée par une profonde crise de la foi – que le nouveau Pape a prise en main à la fin des années 1970.
Je dirais plus. En faisant les comptes avec son passé, réconciliée avec elle-même, l’Église a sans doute grandi sur le plan spirituel. Elle était plus évangélique, plus centrée sur la parole de Dieu, plus présente et active dans la société. La nouvelle évangélisation s’est orientée dans deux directions : vers le territoire qui était encore missionnaire et vers l’Occident, surtout l’Europe, où, comme le disait le Saint-Père, il y avait une « extinction d’espérance ».
Par ailleurs, s’il est vrai que le catholicisme a conservé ses caractéristiques de religion populaire, il est également vrai que nous avons vu fleurir de nouveaux mouvements. Le pape Wojtyła croyait qu’ils étaient engendrés par le Concile, à l’initiative du Saint-Esprit, précisément en réponse à la crise. Dans le même temps, un autre phénomène a été remarqué, définitivement positif, les jeunes ont découvert des sujets spirituels et s’y sont intéressés. Ils sont venus en masse écouter le Pape, attirés par ses paroles exigeantes, sans aucune concession, et cette invitation – qu’ils n’ont entendue de personne d’autre, souvent en famille ou en paroisse – les a conduits à aller à contre-courant, même à devenir des saints.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “J’ai vécu avec un Saint”
Maison d’édition de saint Stanislas BM. Cracovie 2013