Aujourd’hui Massimiliano a cinquante ans. A l’époque dont il parle, il n’avait que trente-cinq ans. C’est le plus jeune héros de notre histoire. On peut dire qu’il n’a passé que trois ans avec le pape. Cependant, ce sont des années dont les gens du monde entier se souviendront longtemps. Les années que j’ai vécues moi aussi derrière la Porte de Bronze, à l’ombre de Jean-Paul II.
Ce que Massimiliano a fait pendant cette période était pour lui bien plus que son travail quotidien, plus qu’un service. C’était une mission spéciale, dont l’accomplissement s’est avéré être – comme il le souligne lui-même – la tâche la plus importante et la plus précieuse de sa vie.
– Il y a près de vingt ans, le service de santé du Vatican mettait en place une équipe spéciale pour prendre soin de Jean-Paul II, de plus en plus malade. À l’époque, je travaillais à la polyclinique Gemelli à Rome. J’ai soigné le pape plusieurs fois pendant son séjour dans cet hôpital. Un collègue avec qui j’y ai travaillé a mentionné mon nom lors de la constitution de l’équipe. Quelques mois plus tard, en 2002, je me retrouvais au Vatican. C’était sans aucun doute une période difficile. La plus difficile de ma carrière médicale. A Gemelli, où je travaillais depuis 1990, quand j’étais en contact avec le Saint-Père, ce n’était que quelques heures, quelques jours tout au plus. Ici, ce soin devait être permanent, et en même temps il a pris un tout autre caractère, très personnel.
Magdalena Wolińska-Riedi “Ça s’est passé au Vatican”
Édition Znak. Cracovie 2020