C’était comme ça chaque Jeudi Saint

Le dîner était festif, mais sans excès – se souvient Mgr Ptasznik. Nous venions après la messe, des prélats venaient de Pologne, de Cracovie. (…) La conversation tournait généralement autour des problèmes de l’Église à Cracovie, en Pologne, nous évoquions toujours la Lettre aux prêtres et la liturgie du matin. Le Saint-Père  voulait donner un caractère unique à cette rencontre à table. Comme d’habitude c’étaient les invités qui parlaient et lui, il se contentait d’écouter. Comme le souligne le prélat, l’ambiance était particulière. Un jour spécial, avec des circonstances spéciales. Déjeuner à la table papale. Dans le groupe où ils se connaissaient depuis des années, depuis Cracovie. On plaisantait beaucoup  – dit le père Ptasznik. Un de ces prélats de Cracovie a réussi une année à obtenir un billet, ainsi il était parmi les prêtres à qui le Saint-Père a lavé les pieds pendant la messe de la Cène du Seigneur dans la basilique du Latran. Nous nous sommes moqués de lui pendant longtemps qu’il est venu à Rome pour se laver les pieds. Puis, chaque année, nous en avons ri. Nous l’avons dit au Saint-Père. Il a beaucoup ri. Je demande si cette rencontre était importante pour eux. Elle signifiait beaucoup – répond le prélat. C’était très important pour nous, pour moi. Je suis extrêmement reconnaissant à Dieu, puis au Saint-Père, qu’il se souvenait toujours de nous inviter à ce déjeuner. Comme s’il voulait  nous dire qu’il ne nous a jamais oubliés. Et qu’il se souviendrait toujours. C’était  comme ça chaque Jeudi Saint, sauf pour ce dernier.

Avec le consentement de MgrMieczysław Mokrzycki – “Un endroit pour tous”

Maison d’édition Znak, Cracovie 2013