Ce ne fut pas la seule fois

Beaucoup, peut-être, se rappelleront cette scène. C’était lors de l’Angélus, un dimanche de la mi-mars 2003. À un moment donné, le pape mit de côté son discours et avec une voix rauque et peu étranglée, lança ce cri : « Jamais plus la guerre !»Quatre jours plus tard, Bagdad était bombardée. Mais cette intervention de Karol Wojtyła qui avait été le témoin d’une guerre mondiale, de la Shoah, et de deux totalitarismes, et qui portait dans son cœur des images horribles de tant de pauvreté, de tant d’injustices vues durant ses voyages, cette intervention sauva peut-être l’humanité d’un désastre pire encore, d’une guerre entre civilisations ou même d’une véritable « guerre sainte ».

Ce ne fut pas la seule fois. Le passage du XX au XXI siècle a été accompagné d’une série de conflits, grands et petits, connus ou oubliés de tous. Et Jean-Paul II a été présent partout : dans le conflit entre le Chili et l’Argentine pour le canal de Beagle, par exemple, ou dans celui opposant l’Angleterre et l’Argentine au sujet des Falklands. Il a toujours été présent comme protagoniste et non comme un simple observateur. Dans tous ces événements, on reconnaissait son empreinte, une de ses paroles, une autorité morale que la papauté n’avait sans doute jamais eue avant lui. Une autorité qui lui était aussi reconnue par les responsables des autres Églises et des autres religions.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »

Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013