Ce fut un moment plein d’émotions pour le Saint-Père

Presque tous les pays de l’ancien régime communiste ont inévitablement connu des moments difficiles. C’était une étape de transition, une étape dans laquelle s’enracinait la nouvelle situation, mais c’était aussi une occasion à ne pas manquer. C’est la seule occasion de changer le cours de l’histoire, de changer les relations entre les nations, de clore définitivement le chapitre tragique écrit par deux totalitarismes qui, l’un après l’autre, ont tenté de supprimer la liberté et l’esprit du christianisme en Europe.

Rien n’aurait pu être plus symbolique que la présence de Jean-Paul II et du chancelier Helmut Kohl à la porte de Brandebourg à Berlin le 23 juin 1996. La porte qui – comme l’a mentionné le Pape – était occupée par deux dictatures allemandes, l’une nazie puis l’autre communiste, qui l’ont “transformée” en Mur. La porte devenue aujourd’hui “témoin que le peuple, précipitant le joug de l’esclavage, s’en est affranchi”.

Pour le Saint-Père, c’était un moment plein d’émotions, même si, je l’avoue avec une certaine amertume, beaucoup de gens en Europe n’ont pas pleinement réalisé la grande importance de ce geste du Pape – franchir la Porte, qui était un symbole de Triomphe d’Hitler. Pas parce que c’était le pape – Karol Wojtyła. Ensuite, l’importance de  la béatification des victimes des camps de concentration dans le même stade où se déroulaient les Jeux olympiques en présence d’Hitler.

Le franchissement de la porte de Brandebourg était pour Jean-Paul II le signe de la fin définitive de la Seconde Guerre mondiale, et la cérémonie au stade était un sceau visible de la victoire de Dieu dans le terrible combat contre le mal.

Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.

Maison d’édition. Varsovie 2007