Lors d’une visite en Amérique centrale en 1983, il est également allé en Haïti, où régnait l’influente famille Duvalier. En lisant le discours qui reprenait le slogan du Congrès Eucharistique local : « Quelque chose doit changer ici », le Saint-Père a remarqué la réaction de la foule innombrable et enthousiaste des personnes présentes, provoquée par ces paroles. Et ainsi, chaque fois qu’il répétait le slogan, il le faisait de plus en plus avec force.
Il y a eu une grande manifestation de personnes à Port-au-Prince. Inquiet, Jean-Claude Duvalier a demandé au Pape d’adoucir le ton de son discours d’adieu. Le Pape a répondu qu’il ne pouvait pas le faire en conscience. Car ici – a-t-il dit- quelque chose doit vraiment changer ! Les gens souffrent ici. Ça ne peut pas continuer comme ça ! ». Comme le disent les politiciens, c’est alors qu’Haïti a commencé son chemin vers la démocratie.
Le choc avec la réalité du Tiers-Monde a largement contribué à la réflexion, tant du Pape que de l’Église, sur la «question sociale» qui a pris une dimension mondiale et donc aussi sur la nécessité d’établir de nouvelles règles pour réguler les relations entre les nations, dans la perspective de la mondialisation croissante du monde, de plus en plus dépendant intérieurement, mais aussi, précisément pour cette raison, de plus en plus exposé au risque de pauvreté et d’injustice généralisées.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
Maison d’édition TBA. Varsovie 2007