L’endroit le plus cher pour moi dans la cathédrale du Wawel est la crypte de saint Leonard. Elle fait partie de l’ancienne cathédrale de l’époque du roi Bolesław Krzywousty. La crypte elle-même est un témoin de temps encore plus anciens, ceux des premiers évêques du début du XIe siècle: la généalogie de l’épiscopat de Cracovie commence ici. Ces premiers évêques portent les noms mystérieux Prokop et Prokulf, comme s’ils étaient d’origine grecque. De nouveaux noms apparaissent progressivement, de plus en plus slaves, comme Stanisław de Szczepanów, devenu évêque de Cracovie en 1072. En 1079, il fut tué par les émissaires du roi Bolesław le Téméraire. Et puis le roi a dû quitter Cracovie, et probablement en tant que pénitent, il a terminé à sa vie à Osjak. Quand je suis devenu métropolite de Cracovie, sur le chemin de retour de Rome à Cracovie, j’ai célébré la messe à Osjak, où j’ai aussi écrit un poème intitulé “Stanisław”.
Saint Stanislas, “Père de la patrie”. Le premier dimanche après le 8 mai, une grande procession va de Wawel à Skałka. Tout le long du chemin, les gens chantent des chants entrecoupées de l’antiphone: “Saint Stanislas, notre patron, priez pour nous”. La procession descend du Wawel, traverse les rues Stradom et Krakowska jusqu’à Skałka, où une messe est célébrée, généralement présidée par un évêque invité. Après la messe la procession revient par le même chemin à la cathédrale où un merveilleux reliquaire avec des reliques de la tête du Saint, porté pendant la procession, est placé sur l’autel. Dès le début, les Polonais étaient convaincus de la sainteté de cet évêque et réclamaient très ardemment sa canonisation, qui a eu lieu à Assise au XIIIe siècle. Dans cette ville de l’Ombrie, on peut voir des fresques représentant saint Stanislas. (…)
Sur le fond de tant de figures lumineuses de saints polonais, je vois dans mon cœur la figure géante de l’évêque et du martyr saint Stanislas. Comme je l’ai mentionné, je lui ai consacré un poème dans lequel je rappelais l’histoire de son martyre, en y voyant un reflet de l’histoire de l’Église en Pologne.
Jean-Paul II. “Lève-toi, allons-y!” Edition Saint Stanislas, Cracovie 2004