Aux mêmes heures, quelque chose d’extraordinaire s’est produit

On voyait clairement que Benoît XVI, profondément ému, vivait ce moment avec une grande intensité spirituelle. Il a souligné en Jean-Paul II une foi forte, sacrificielle et apostolique; il a souligné l’amour qu’il avait pour chaque être humain; il a souligné sa fidélité continue au Concile Vatican II, considéré comme une boussole indispensable pour la mission et le renouveau de l’Église au troisième millénaire. Enfin, il a mis l’accent sur la capacité de conduire l’Église dans la confrontation avec le présent et d’aider l’humanité – grâce à ses convictions profondes – à trouver constamment les motifs de l’espérance.

J’ai été particulièrement frappé par le passage dans lequel le pape Ratzinger a donné à Jean-Paul un grand crédit pour l’ouverture au Christ de la société, de la culture, des systèmes politiques et économiques, renversant une tendance qui semblait «irréversible». Il a donc rétabli à juste titre au christianisme – je cite ici ses paroles – cette «force d’espérance qui a été en quelque sorte cédée au marxisme et à l’idéologie du progrès».

Je crois que les grandes lignes du pontificat du pape Wojtyla ne pourraient être mieux présentées. Et ce qu’il a laissé en héritage aux chrétiens, à l’Église, mais aussi à toute la famille humaine. À commencer par cet appel qu’il a lancé le premier jour de son ministère dont l’actualité est restée intacte: «N’ayez pas peur! Ouvrez, ouvrez grandes les portes du Christ! ».

Aux mêmes heures, à l’autre bout du monde, à des milliers de kilomètres, quelque chose d’extraordinaire s’est produit. À San José, au Costa Rica, une jeune femme, Floribeth Mora Diaz, a commencé à prier. Elle avait fait cela tous les jours, surtout depuis qu’on lui a diagnostiqué un anévrisme cérébral, une maladie qui ne laissait aucun espoir. Mais ce jour-là, le 1er mai 2011, Floribeth a prié encore plus intensément – voyant ce qui se passait alors au Vatican – et a invoqué l’intercession de Karol Wojtyla. Quand elle s’est réveillée le lendemain matin, elle allait bien. Au début, elle ne pouvait pas expliquer pourquoi. Puis, en un instant, elle a comprit. Elle a été complètement guérie, ce que les médecins ont confirmé. 

C’était un miracle qui a été choisi parmi tant d’autres, précisément à cause de cette incroyable coïncidence, pour proclamer la sainteté de Jean-Paul II.

Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “J’ai vécu avec un Saint”

Maison d’édition de saint Stanisław BM. Cracovie 2013