Lorsque Mgr Mieczysław Mokrzycki est devenu secrétaire de Jean-Paul II, le Pape n’était déjà plus ni en bonne santé, ni fort. Il avait fait six séjours à l’hôpital et la maladie de Parkinson l’éprouvait inexorablement. Il lui était de plus en plus difficile de maîtriser le tremblement de ses mains, de marcher selon ses propres forces. De plus en plus souvent, il s’aidait d’une canne, les derniers mois il se déplaçait en fauteuil roulant. Déjà en 1996, la première année du ministère de Monseigneur Mokrzycki, , Jean-Paul II a séjourné en clinique à cause d’une crise d’appendicite.
– Comment cela s’est-il passé ? Le Saint-Père se plaignait-il de douleurs ?
– Oui. Il disait : « Je ressens des douleurs, li faut faire quelque chose ». Nous sommes allés faire des examens à la clinique d’Albano. Là, les médecins ont constaté une crise d’appendicite. L’opération a eu lieu le 8 octobre, à la clinique Gemelli. Le Saint-Père vivait tout cela avec une grande humilité. Il se remettait entièrement aux décisions des médecins et confiait ses souffrances à la Sainte Vierge.
– Il avait déjà une grande expérience de la souffrance, ainsi que des visites à Gemelli…
– Sans parler des toutes premières en 1981, après l’attentat qui ne lui avait pas coûté la vie, mais qui lui avait ruiné la santé… Quatre ans avant son opération de l’appendicite, on lui avait enlevé une tumeur à l’intestin. Je me souviens qu’il avait annoncé aux fidèles lors de l’Angélus : « Je voudrais vous confier que je me rends à la clinique. Priez pour moi ». Il ne voulait rien cacher. Humblement, il demandait de prier pour lui.
– Avait-il peur ?
– Je ne le pense pas. Il était profondément croyant et manifestait une grande confiance dans la volonté de Dieu, un abandon total. Avant l’opération, il priait toujours longtemps dans la chapelle de l’hôpital. Il concélébrait ensuite la messe et après cela, il était prêt.
– Récupérait-il rapidement après chacune de ces opérations ?
– L’appendicectomie est une opération de routine. D’ailleurs, le Saint-Père avait alors un organisme encore résistant. Malheureusement, il ne se montra pas aussi résistant que l’aurait désiré son secrétaire, que nous l’aurions tous désiré. La même année, à Noël, Jean-Paul II avait été obligé d’interrompre la bénédiction Urbi et Orbi. Il se sentait mal. Le monde ne s’arrêta pas de tourner pour autant, mais il commença à s’habituer à la vieillesse et à la faiblesse du Pape. Le Pape aussi s’y habituait, quoique cela ne fût pas facile. Son bras gauche tremblait de plus en plus fort et il tenait beaucoup à maîtriser cela. Lorsqu’il n’y parvenait pas, il donnait des tapes sur l’accoudoir du fauteuil. Dans un geste désespéré de protestation.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008