D’autre part, nous devons également reconnaître que les épreuves difficiles et les divisions qui ont déchiré ce vieux continent sont un appel urgent pour les Européens à revenir aux sources de leur histoire, à redécouvrir les liens de la fraternité et la marque indélébile d’une communauté culturelle. Cependant, tout en respectant le pluralisme des sociétés modernes, nous devons raviver et redonner du sens à l’héritage chrétien de l’Europe. L’héritage ne signifie pas un passé mort, car les gens ont tendance à voir le christianisme à travers certaines institutions obsolètes. Pour nous qui le vivons, l’héritage chrétien est toujours actif et créateur dans le domaine de la culture. Par un dialogue sincère et courageux, nous devons pouvoir obtenir les libertés et les garanties nécessaires pour permettre aux chrétiens et à tous les croyants d’apporter leur contribution indispensable à l’œuvre de construction de toutes les sociétés futures de ce continent, au nord et au sud, à l’ouest et à l’est. Vous avez raison de poser ce problème en termes de conscience. L’Europe ne doit pas utiliser ses forces uniquement dans les domaines économique, idéologique, politique ou militaire. Le jeu principal portera sur la qualité de la culture vécue au niveau de la conscience européenne. C’est dans ce domaine que se décidera l’avenir de notre continent et, en un sens, du monde entier, car l’Europe occupe une place de choix dans la géographie culturelle du monde. L’importance de votre travail s’étend bien au-delà des frontières de l’Europe, et les activités de sensibilisation culturelle que vous entreprenez bénéficieront également à l’ensemble de la communauté humaine.
(Discours aux participants du Symposium, le Vatican le 21 avril 1986)
« Ne vous arrêtez pas dans ce bon travail. Discours du pape à la Fondation Jean-Paul II »
Fondation Jean-Paul II et Centre de Documentation et d’étude du Pontificat de Jean-Paul II, Rome 2012