Le matin de Noël était un peu un conte de fées – dit Mgr Mokrzycki. Même quand il pleuvait. Après ce réveillon aux côtés du Saint-Père, après la messe de minuit dans la basilique Saint-Pierre et le transfert de la figurine de l’Enfant Jésus dans la crèche, on sentait que la vraie Bethléem était bien en chacun de nous. Et que quelque chose de vraiment important s’est passé cette nuit-là. L’archevêque dit que Jean-Paul II riait dès le matin. Plus que d’habitude. C’est comme s’il avait rajeuni cette nuit-là”- rit-il. La place Saint-Pierre, avec ce sapin de Noël et cette crèche, légèrement enveloppés de brouillard. Le Saint-Père regardait par la fenêtre comme s’il voulait vérifier si tout était à sa place. Les premiers pèlerins sont apparus près de la basilique. Un début presque parfait. Mais vient ensuite la prose de la vie quotidienne. Pas de répit, pas de grasse matinée. Même si la nuit a été longue, même s’il y avait la messe de minuit… Messe à huit heures, puis petit déjeuner. Ce n’était pas un petit déjeuner solennel – rappelle l’archevêque. Le dîner était festif. Bien que pas très somptueux, car les sœurs nous préparaient généralement déjà pour le voyage. Le soir nous allions à Castel Gandolfo. Parfois c’était le lendemain. Le dîner de Noël était plus intime que le dîner du réveillon de Noël. Avec la présence du cardinal Deskur et du père professeur Styczeń – dit l’archevêque. Et il plaisante en disant qu’il y avait une raison pour laquelle ils riaient entre eux, que leur dîner de Noël ressemblait à Thanksgiving aux États-Unis. La belle-sœur de Stanisław Dziwisz, Mme Helka, apportait toujours une grosse dinde – rit Mgr Mokrzycki. Il était si grand qu’il ressemblait à un petit cochon. Je ne plaisante pas. C’était de la viande crue. Les sœurs cuisinaient. Nous avons riions parce que c’était une coutume américaine. Mais c’était délicieux.
Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour tout le monde”.
Éditions Znak, Cracovie 2013.