Cette messe de minuit est entrée dans l’histoire de l’Église. Déjà à vingt-trois heures, Jean-Paul II a solennellement ouvert la Porte Sainte et a ainsi commencé la célébration du Grand Jubilé. L’émission a été regardée par un milliard et demi de personnes dans le monde. Il leur disait que le Christ est le seul Sauveur de l’homme et qu’il est « la porte qui nous introduit au mystère du Père ». “Ce soir, ce que l’Evangile annonce, se passe sous nos yeux”- a-t-il expliqué. – Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui (…) ait la vie éternelle (Jn 3, 16) – dit Mgr Mokrzycki. Je me souviens même de l’affirmation : « Voici la vérité que l’Église transmet ce soir au troisième millénaire. La vérité la plus simple : « Dieu s’est fait homme : il s’est fait homme pour faire participer l’homme à sa nature divine. “Depuis cette nuit de Bethléem, l’humanité en est consciente” – a déclaré Jean-Paul II. Et il a décidé qu’au début du nouveau millénaire, il valait la peine de le rappeler à l’humanité. Ce réveillon de Noël et cette messe de minuit resteront à jamais gravés dans ma mémoire – dit l’archevêque – car je n’ai jamais rien vécu de tel auparavant. On avait le sentiment d’assister à un évènement historique. Le contraste de ce modeste réveillon de Noël entre amis et de l’inauguration du Jubilé dégoulinant d’or. Le même homme, deux mondes différents. Et dans tout cela un seul Dieu, qui vient de naître. L’archevêque se souvient avoir discuté un peu avec le Saint-Père après la messe de minuit. Lui et le premier secrétaire, aujourd’hui le cardinal Stanisław Dziwisz. Le père Dziwisz a dit que c’était très agréable, qu’il y avait beaucoup de monde, beaucoup de prêtres. Que le Saint-Père devrait être content. Et le Saint-Père n’a fait que sourire. Comme pour dire : c’est accompli. C’était une soirée vraiment spéciale. L’ancien secrétaire de Jean-Paul II dit à propos du dernier réveillon ensemble qu’il était comme les autres réveillons. Le Saint-Père ne se sentait pas encore trop mal. Il a commencé à être malade après le Nouvel An – se souvient-il. Mais nous pensions avec inquiétude à ce qui allait se passer ensuite. Et nous nous demandions si ce n’était pas notre dernier Noël ensemble. Il s’est avéré qu’il l’était…
Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour chacun”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013