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Les sœurs rajoutaient des tabourets de cuisine à table

Ce n’est un secret pour personne que les sœurs du Sacré-Cœur cuisinent très bien. Pendant de nombreuses années, elles ont cuisiné pour Karol Wojtyła à Cracovie, puis pendant vingt-sept ans à Rome. Les sœurs du Sacré-Cœur cuisinaient toujours avec leur cœur – sourit l’archevêque. – Elles étaient très affairées par le réveillon de Noël. C’était une sorte de sollicitude maternelle pour que tout soit prêt, pour que chacun puisse se sentir comme à la maison. Ce sont des femmes merveilleuses, pleines de dévouement et de sensibilité que seule une femme puisse avoir. C’est le «génie de la femme» dont parle le Saint-Père. Une sensibilité à chaque personne dans le besoin. Jean-Paul II leur en était très reconnaissant. Ils se connaissaient depuis des décennies. Ils ont vécu tellement de choses ensemble. Ils étaient vraiment comme une famille – dit l’archevêque. – Et c’est certainement aussi pour cela que l’on pouvait ressentir la chaleur familiale dans la maison papale. On pouvait le sentir aussi au réveillon de Noël.

Le réfectoire n’était pas grand. Une vingtaine, peut-être trente mètres carrés. La table était pliée au quotidien. La veille de Noël, les sœurs la dépliaient, pour que tous les invités puissent avoir une place. Il n’y avait pas assez de chaises pour tout le monde. Les sœurs rajoutaient des tabourets de cuisine à table. Comme à la maison, lorsque la famille  arrive au complet, on ramène des chaises de chaque pièce – dit l’archevêque avec un sourire. – C’était aussi le cas dans l’appartement papal. On pourrait croire que le réveillon de Noël s’y déroule dans de vrais salons, avec une table somptueusement dressée, une chorale angélique et une montagne de cadeaux sous le sapin de Noël. L’ancien secrétaire pontifical dit :

– Rien de tout cela. C’était modeste, simple, pas de douze plats ni de cadeaux. Parfois, les invités apportaient un livre, un calendrier, un petit objet symbolique. Pas une trace de luxe –  dit-il en riant – Même si les pâtisseries étaient vraiment délicieuses. Il n’y avait pas plus de vingt et une personnes à table. Selon l’archevêque il n’y avait pas de places pour d’autres personnes. Il y avait nos cinq sœurs du Sacré-Cœur, nous deux, secrétaires : le père Stanisław et moi. Il y avait toujours le cardinal Deskur et trois de ses sœurs qui apportaient toujours de délicieux biscuits sablés. Le père professeur Tadeusz Styczeń, parfois le cardinal Ryłko. Il y avait toujours des amis du Saint-Père qui venaient de Cracovie. Habituellement c’étaient deux familles qui restaient avec nous du réveillon de Noël jusqu’au Nouvel An. Ils étaient avec nous à Castel Gandolfo entre les fêtes. Le majordome papal venait également au réveillon de Noël.

Avec l’accord de Mgr Mieczysław Mokrzycki – « Une place pour tout le monde »

Maison d’édition Znak, Cracovie 2013