La conclusion qui découle de cette captivité n’est pas seulement que cette prière est efficace lorsque nous prions pour les prêtres, pour les missionnaires, pour quelqu’un d’autre, c’est-à-dire que toute prière d’intercession porte ses fruits. En revanche, une autre conclusion qui découle de ma captivité est que Dieu a une mission pour nous, il a une tâche pour nous. Parfois, nous ne comprenons pas sa volonté, mais il est avec nous dans ces situations difficiles. Il est toujours avec nous. J’ai senti sa présence. Dans la forêt pendant la captivité, j’ai eu une paix du cœur incroyable que je n’avais pas connue auparavant. J’ai fait des retraites, j’ai fait dix-neuf pèlerinages de Tarnów à Jasna Góra. J’ai été à Medjugorje, j’ai été à Lourdes, mais nulle part je n’ai eu une telle paix du cœur qu’en captivité. Et quand je suis rentré en Pologne, les gens que j’ai rencontrés m’ont dit qu’ils avaient prié pour moi. Il y avait des milliers, peut-être même des millions de personnes qui priaient. Nous savons que le fruit de la prière est la paix, la joie.
En 2015, je suis retourné en République centrafricaine. Les premières personnes qui sont venues me rencontrer étaient d’anciens prisonniers. Ils sont venus séparément, mais chacun a d’abord prononcé la phrase : « Nzapa a yeke kota », ce qui signifie – « Dieu est grand », parce que nous vivons, et que nous pouvons rencontrer. Plus tard, trois rebelles qui avaient déjà déposé les armes sont également venus. Ils avaient peur de venir parce qu’ils ne savaient pas quelle serait ma réaction. Ils ont d’abord envoyé des messages. L’un d’eux me dit : « Je ne suis plus un rebelle, mais je n’ai pas la paix du cœur. J’ai tué des gens, j’ai volé. Je ne peux pas trouver la paix du cœur ». Je lui réponds – « Je te confesserais bien, mais tu n’es pas catholique. » Il appartenait à une secte. Je lui dis « Prie et je prierai pour toi ». Plus tard, je l’ai rencontré dans la cathédrale où ‘ai célébré la messe dominicale. Il était à cette messe. Après la messe, il est venu et a dit qu’il voulait une Bible. Je lui ai donné un exemplaire de Bible. Qu’est-il est devenu, ce jeune homme…? Il s’est inscrit en catéchèse dans sa paroisse. Il est allé chez un missionnaire italien. Il lui a raconté l’histoire de sa vie. Le carmélite italien l’a préparé au baptême pendant un an. Il a été baptisé le jour de Noël 2020. Il a été confirmé en 2021. Aujourd’hui, c’est un catholique engagé. Zachée moderne, il avait l’habitude de tuer des gens, il volait. Aujourd’hui, il est devenu un homme nouveau, il a changé sa vie. Rencontrer le Dieu vivant change constamment les gens. Ces miracles continuent de se produire. Lorsque nous nous ouvrons au pardon de Dieu, à la miséricorde de Dieu, Dieu nous guidera. Jésus nous a montré le chemin vers le Père.
Nous nous dirigeons vers la Maison du Père. Mardi, nous célébrerons la Solennité de la Toussaint. Les saints étaient aussi des pécheurs. Ils ont lutté contre leur faiblesse, mais ils se sont ouverts à Dieu, ils ont coopéré avec la grâce de Dieu. Dieu, tout comme il est venu à Zachée, veut entrer dans nos vies. Il attend notre consentement, notre invitation, notre coopération. Jésus, qui nous a montré le chemin vers le Père, ne nous laisse pas dans ces situations humainement difficiles, parfois même sans espoir. Il est avec nous ! Il vient avec nous. C’est avec Lui que nous voulons aller dans la Maison du Père pour obtenir la récompense éternelle.
Chers amis, merci de prier pour les missionnaires, d’être avec nous, les prêtres. Nous avons besoin de cette prière et je vous remercie aussi pour votre soutien. Voilà ce que nous pouvons faire en mission. Nous gérons des écoles, des jardins d’enfants et des centres de santé. De nombreuses actions pastorales et sociales que nous menons sont dues au fait que nous avons le soutien de chrétiens d’Europe, de Pologne et de France. C’est pourquoi j’exprime aujourd’hui ma gratitude pour toute bonté, pour toute prière, pour toute bienveillance envers nous, prêtres missionnaires. Que Dieu vous bénisse tous. Amen.
