Je n’oublierai jamais cette prière. A genoux, tremblant, j’ai commencé le Notre Père, l’Ave Maria. Ils pleuraient, hurlaient de douleur, ils ne pouvaient pas parler, mais ils voulaient que je prie. Et ce n’est que lorsque j’ai commencé le « Chapelet de la Miséricorde Divine » – le chapelet les a calmés, ils ont cessé de pleurer. Et puis je leur ai dit : « Vous êtes mes amis. Je ferai tout pour vous. Je vais rencontrer le général. Je me battrai pour votre liberté. Ne maudissez pas, priez. Lisez la Parole de Dieu. » Ils disent – « Oui! On peut le faire« ! Ils ont cru en ces paroles. Et c’était effectivement le cas. J’ai été envoyé au Cameroun. J’ai voyagé dans un avion du gouvernement au Congo Brazaville. Le président du Congo était notre négociateur. Et là, dans l’avion, j’ai rencontré le chef de la rébellion qui venait de sortir de prison. Je lui dis : « C’est toi leur chef. Tu es plus qu’un chef, tu es comme un père pour les rebelles. Ils te respectent beaucoup. Un seul appel de ta part suffit à libérer les prisonniers. Les prisonniers pleurent, sont malades, souffrent beaucoup. S’il te plaît, libère-les ! » Le chef rebelle dit : « Nous les appellerons demain et tu leur diras qu’ils sont libres. » Il m’a pris la main et m’a dit :«Pardonne-moi, pardonne à mes hommes les souffrances qu’il t’ont causées »…. Le moment très difficile. Je dis – « Je t’ai pardonné, ce sont eux qui sont les plus importants ». Le lendemain, le chef rebelle a appelé en ma présence et a donné l’ordre de libérer les prisonniers restants. Quatre jours après ma libération, ils ont tous été relâchés. Ça s’est terminé comme dans un film américain… Par un happy end.
Pourquoi je vous en parle mes chers frères…? Parce qu’on demande souvent de prier pour les missionnaires, de prier pour les prêtres. Je veux vous dire aujourd’hui que cette prière est efficace ! Cette prière a du sens ! Je suis vivant! Je suis un exemple vivant que cette prière fonctionne, car j’étais longtemps en captivité. Beaucoup de gens ont prié pour moi. Cette captivité a été médiatisée En Pologne. Et des miracles se sont produits ! Le premier miracle lorsque j’ai accepté moi-même d’être prisonnier. Un autre miracle lorsque les rebelles, qui ne voulaient pas accepter l’envoi des colis, ont accepté que je reçoive de l’eau, des médicaments. J’étais malade, j’avais le paludisme. Si je n’avais pas eu ces médicaments, je ne serais pas ici aujourd’hui. Autre miracle, cette captivité a été compliquée car personne ne voulait libérer le général, ni le président du Cameroun, ni le président de la République Centrafricaine, car il était le chef de la rébellion qui menaçait tout le monde. Il a fallu attendre le président congolais qui s’est manifesté et qui a pris le général sous sa protection, c’est aussi un miracle que les rebelles l’aient accepté. Parce qu’auparavant, ils voulaient que leur général retourne dans la forêt à leur base en République Centrafricaine.
Encore un autre miracle quand les rebelles ont autorisé les envois de colis supplémentaires. J’ai reçu les ustensiles pour célébrer la Messe. Je pouvais prier. Chaque jour, je célébrais la messe à genoux sous une tente en bâche. J’ai prêché la Parole de Dieu. C’était ma force et une grande force pour les autres prisonniers.