Les derniers mois de sa vie ont été des moments très difficiles pour moi. Le pape était de moins en moins capable d’exprimer avec sa voix ce dont il avait besoin. Je le transportais pour la dernière fois, lorsque nous nous rendions en voiture à la polyclinique Gemelli. Cependant, le voyage précédent a été particulièrement poignant – le retour de cet hôpital après l’avant-dernier séjour du pape, en février 2005. C’était le soir et le pape voulait rentrer au Vatican dans une papamobile illuminée. Plus tôt à la télévision, il a été dit que le pape reviendrait de la polyclinique Gemelli au Vatican ce soir-là, alors les gens attendaient devant l’hôpital, puis, quand la nouvelle s’est répandue qu’il se déplaçait en papamobile, ils sont spontanément apparus dans les rues de Rome sur tout le parcours. Le pape traversait la ville en soirée et bénissait tous ces gens. Nous avons traversé toute la Via della Conciliazione. Les fidèles se sont également rassemblés sur la place Saint-Pierre. Nous avons traversé la place, puis la porte de la Cloche derrière la basilique, jusqu’au Palais Apostolique… C’étaient ses adieux à la Ville Éternelle qu’il aimait beaucoup.
Et à la toute fin, à la mi-mars, il n’est pas revenu de l’hôpital avec moi en voiture, mais dans un minibus spécial. Il était dans un tel état qu’il a dû être amené dans une voiture avec un fauteuil roulant spécial, et pour cela un minibus a été utilisé, le même qui a servi pendant des années au cardinal Andrzej Maria Deskur qui était handicapé. Dans ce minibus, le pape a été ramené par Massimo Illuminati, l’un des gendarmes les plus proches et les plus fidèles qui restaient toujours avec lui.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020
