Je me souviens de la messe inaugurale de son pontificat sur la place Saint-Pierre. Je me tenais sous les marches à droite, dans le secteur Saint-Pierre, face à la basilique. J’étais au travail. Après la célébration solennelle, selon le protocole, le pape nouvellement élu devait donner sa bénédiction, et le maître des cérémonies devait le conduire par le bras à l’intérieur de la basilique pour retourner au palais. A cette époque, c’était Monseigneur Virgilio Noè qui s’en chargeait. Il voulait faire comme avec Jean-Paul Ier un mois et demi plus tôt, prendre fermement le pape sous le coude pour lui montrer où aller. Il s’est approché de Jean-Paul II et a essayé de le soutenir. Je me trouvais à quelques mètres de l’autel et je pouvais tout voir clairement. Le pape a repoussé fermement le maître des cérémonies, est descendu vigoureusement seul l’escalier, tenant sa longue chasuble. Il s’approchait tour à tour de différentes personnes, des malades, de tous ceux qui se tenaient là près de l’autel. Il leur touchait les mains, les bénissait, leur faisait un signe de la main, puis il est retourné à la basilique.
Jean-Paul II avait besoin de la proximité des autres comme de l’air. Il n’était pas seulement le pape, mais surtout il est resté un prêtre ordinaire. Comme autrefois, lorsqu’il était archevêque à Cracovie, qui était alors lointaine et inconnue pour nous.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Édition Znak. Cracovie 2020