Lui seul passait par le milieu

Au fil des ans, son état se détériorait considérablement, sa forme physique et sa force diminuaient. Alors on l’emmenait de l’appartement par l’ascenseur jusqu’au premier étage, le long des couloirs de la Prima Loggia, il était conduit jusqu’à l’ascenseur juste à côté de la chapelle Pauline et plus bas jusqu’à la basilique, afin de lui permettre de présider la messe. À la fin de sa vie, il était complètement incapable d’y faire face. Une voiture à plate-forme spéciale s’approchait ainsi de la cour de Sixte V, juste à l’entrée dudit ascenseur. Le pape, assis dans un fauteuil roulant, était conduit à l’intérieur de la voiture, faisait le tour de toute l’abside de la basilique le long de la Via della Fondamenta et est entrait dans le sanctuaire. De là, il était transporté sur un fauteuil roulant jusqu’à une sacristie de la basilique, qui était spécialement aménagée pour lui, où on lui mettait la chasuble et on le transportait jusqu’à l’autel sur une plate-forme mobile.

C’était tręs pénible de le voir souffrir ainsi. Pourtant, je me souviens à quel point il était fort, à quel point il était fort au début de son pontificat. Comme dans les premières années, il s’approchait de l’autel de la basilique d’un pas vigoureux et fort. Il y a eu une cérémonie – je me tenais dans la basilique près de la sortie – lorsque les drapeaux de tous les pays du monde ont été déployés sur le sol le long de la nef. Et le pape les a parcourus comme s’il parcourait différentes parties de notre globe. Tout l’entourage pontifical suivait un chemin différent, lui seul passait au mielieu. C’était très symbolique…

Magdalena Wolińska-Riedi “Ça s’est passé au Vatican”

Éditions Znak. Cracovie 2020