Il est impossible de décrire la puissance de sa prière

Il n’y a pas si longtemps, il y a eu une rencontre des jeunes du diocèse de Rome avec le pape sur la place Saint-Pierre. Nous nous sommes réunis en groupe avec d’autres employés du Vatican, avec des gendarmes qui se souvenaient bien de l’ancien temps, et soudain j’ai vu une réunion similaire d’il y a plusieurs années – ces moments inoubliables où Jean-Paul II, déjà vieil homme et à la fin de sa vie, a rassemblé de grandes foules. Et nous avons commencé à commenter entre nous : “Mais c’était une époque mémorable !”

Ety Cicioni rappelle surtout la cordialité de Jean-Paul II. (…)

– Le moment le plus émouvant pour moi a été lorsque ma femme et moi sommes allés voir Jean-Paul II avec Matteo, notre fils nouveau-né. C’était en mai 2002. C’est alors que j’ai réalisé à quel point il portait dans son cœur la famille, les enfants et les jeunes, à quel point il les appréciait. Il a pris notre enfant dans ses bras avec une émotion extraordinaire, même s’il était déjà peiné par la maladie.

Je me souviens d’un soir de début mai 1998, au début de mon travail au Vatican – la première célébration du serment annuel des jeunes gardes – lorsque Jean-Paul II est venu à la chapelle de la Garde. Il y avait trois cercueils sur le sol… avec les corps du commandant Alois Estermann, de sa femme et du garde, lequel les a abattus et s’est tué lui-même. J’étais là-dedans. Pour toute la garde, l’apparition spontanée du pape a été un geste énorme de soutien après cet événement tragique, inexplicable et bouleversant. (…)

Pendant cette prière funéraire, je me tenais au fond de la chapelle, près des marches de la mezzanine, et je me suis dit que de nombreuses situations de la vie étaient complètement imprévisibles. Même dans un endroit comme le monde derrière la Porte de Bronze.

Le pape était à genoux, figé et entièrement plongé dans la prière, malgré de grandes souffrances physiques. C’était visible lors des messes dans la chapelle privée, et dans tous les lieux où il apparaissait. Il est impossible de décrire la puissance de sa prière.

Magdalena Wolińska-Riedi “Ça s’est passé au Vatican”

Éditions Znak. Cracovie 2020