Le Saint-Père est venu nous bénir tous ainsi que les nouveaux équipements. Bien entendu, il était accompagné de son secrétaire particulier, le père Stanisław Dziwisz, mais aussi du secrétaire d’État, le cardinal Jean-Marie Villot, et de toute la délégation. Après le discours officiel, Jean-Paul II est entré pour voir les nouveaux intérieurs.
Je l’ai emmené à l’étage vers une machine d’impression spéciale, placée en hauteur. Il a grimpé dessus, s’est assis sur la chaise et a commencé à appuyer sur les touches pendant que je lui expliquais le fonctionnement. Je lui ai donné à imprimer des photos en couleur sur de grandes cartes blanches, représentant son visage ou toute sa silhouette. Le pape a souri, il s’est bien amusé. Il a commencé à appuyer sur le dessus de la machine et les photos sortaient vigoureusement de l’imprimante, de plus en plus vite, et il a dit en riant: “Oh, ma pauvre tête, toute cabossée dans cette imprimante!” On a tous ri. Dès le début, le pape rompait la distance et aimait plaisanter. Pour moi, il n’était que l’un d’entre nous.
L’extraordinaire simplicité du Saint-Père et la bonté humaine ordinaire qui distinguaient toute la “famille” papale furent une grande leçon de conduite pour les autres employés du Saint-Siège. Dans l’appartement travaillaient : le père Dziwisz, le deuxième secrétaire au cours des dix dernières années – de 1995 jusqu’à la mort du Pape – le Père Mieczysław Mokrzycki, les sœurs du Sacré-Cœur, dirigées par l’irremplaçable sœur Tobiana, et le majordome – pendant plusieurs années Angelo Gugel. Leur discipline dans l’action, alliée à l’humilité et au sourire aux lèvres – c’était pour moi à l’époque la définition de la vie quotidienne derrière la Porte de Bronze.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020