Lorsque nous étions de service l’après-midi, le pape nous rendait souvent visite dans les jardins après le déjeuner. Jean-Paul II – c’était un athlète ! Il se promenait toujours d’un pas alerte. On essayait de se cacher quelque part alors, j’essayais de travailler quelque part derrière la haie pour ne pas le déranger. Les gendarmes essayé de “déblayer” la route, de nous séparer du pape, ils nous ordonnaient de nous mettre hors de vue. Mais Jean-Paul II lui-même n’était pas du même avis, il aimait le contact avec les gens. Et je n’aurais jamais imaginé que bientôt je n’aurais plus à le chercher dans le fourré de plantes, mais que se serait plutôt lui qui m’accosterait en me demandant de mes nouvelles.
Ce grand privilège de contact direct avec Jean-Paul II revient à Giuseppe de manière tout à fait inattendue… Un jour, le jardinier a été chargé de s’occuper du jardin privé du Pape sur le toit du Palais apostolique. Cette terrasse était pour Jean-Paul II une merveilleuse évasion de l’agitation du monde. Comme déjà mentionné, son prédécesseur, Paul VI, n’aimait pas les longues promenades dans les Jardins du Vatican, néanmoins il voulait parfois prendre l’air. On lui doit l’aménagement de cette partie du Palais Apostolique. Le palais lui-même était parfaitement adapté à cette fin. La forme géométrique parfaite avec un toit plat et large demandait à être utilisée de manière pratique. Ne serait-ce que pour que les plantes qui y sont plantées absorbent au moins une partie des rayons du soleil et de la chaleur romaine qui tombe du ciel chaque année de début juin à fin septembre. Le pape passait une grande partie de cette période dans sa résidence d’été à Castel Gandolfo, mais pendant les mois restants, il venai souvent sur cette terrasse.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020
