J’étais très proche de lui. Il m’était plus cher que mon propre père. J’ai quitté la maison comme un jeune garçon, j’avais dix-huit ans. J’ai passé avec Jean-Paul II presque tout son pontificat, de 1981 jusqu’à sa mort. Surtout ces dix dernières années, je le voyait tous les jours. Peut-être que je ne lui parlais pas tous les jours, mais j’étais très proche, à quelques mètres de lui. Je travaillais sur la terrasse et il se promenait, priait et récitait le chapelet.
La dernière fois que je l’ai rencontré, c’était juste trois jours avant sa mort, le père Stanisław l’a fait monter dans un fauteuil roulant. Il souffrait alors beaucoup. Et quand j’ai eu l’occasion d’aller le saluer après sa mort, dans la salle Clémentine dimanche matin, ma gorge s’est serrée. Des centaines d’images ont défilé devant mes yeux, celles du toit du palais et ses plaisanteries, et dans mes oreilles sa voix basse et pleine d’énergie.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020