J’ai déjà mentionné que, dans les premières années du pontificat, nous avions du mal à suivre le Pape. Après s’être cassé la hanche, il a commencé à boiter un peu, mais ses voyages – aussi bien dans les Alpes que ceux d’une journée – lui donnaient une grande force. Parfois, dans les dernières années de sa vie, il arrivait que le matin avant le début de la randonnée, c’était vraiment difficile : quand je m’approchais pour l’emmener en voyage, je pouvais clairement voir qu’il était faible, courbé, complètement sans force … Et l’après-midi, quand nous revenions de la montagne, il donnait l’impression qu’un nouvel élan était entré en lui. Il était chargé d’une bonne énergie. Le contact avec la nature, le calme et le silence étaient pour lui comme un chargeur pour les jours intenses à venir. Surtout quand il s’agissaitt de toute la longue période estivale à Castel Gandolfo.
Il y avait un monde complètement différent là-bas, sur le lac d’Albano, sur les collines près de Rome. Habituellement, les gendarmes se relayaient auprès du pape, avec des services de deux semaines, mais moi et Missimo Illuminati passions trois mois entiers là-bas. A Castel Gandolfo, j’étais le seul chauffeur du Pape. Habituellement, il se promenait à proximité du palais à pied, mais quand il allait dans les jardins ou à la piscine, qui étaient un peu éloignés, je le déposais. Il y avait toujours un autre collègue de notre “groupe fort dévoué”, Gianluca, qui nageait avec le Pape. Lui aussi passait tout l’été à Castel Gandolfo.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Edition Znak. Cracovie 2020