L’archevêque Mokrzycki n’oubliera jamais la dernière Pâque dans les appartements pontificaux. Le Pape a commencé à se sentir plus mal quelques jours avant le début du Carême. C’était le premier jour de février – se souvient l’archevêque. Le Saint-Père se plaignait de ne pas pouvoir avaler de salive, d’avoir mal. Et il se plaignait très rarement de quoi que ce soit, en fait il ne se plaignait presque pas du tout, nous savions donc que cela devait être sérieux. Le soir, il manquait d’air. Ils sont allés à l’hôpital. Diagnostic : laryngite et trachéite. L’archevêque rappelle que le Pape perdait son souffle. C’était dur – dit-il. – Mais ensuite il a pris de les médicaments et ça allait mieux. Des tests ultérieurs ont confirmé que son état de santé s’améliorait. Le Saint-Père a commencé à manger – il ne le pouvait pas avant. Et le dimanche venu, il est venu la fenêtre de la clinique Gemelli pour l’Angelus. Il parlait d’une voix très faible et basse. Mais il a béni les fidèles et les a remerciés pour leurs prières. Et je me souviens qu’il a dit que même à l’hôpital, il ne cessait de servir l’Église et l’humanité. Comme s’il voulait dire au monde : je ne suis pas encore mort, je suis là et je pense à vous. Je suis ici et je prie pour vous. Et puis il s’est tenu à cette fenêtre et a regardé pendant un long moment les gens qui priaient avec lui devant la clinique.
Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour chacun”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013
