– Avait-il conscience de mourir ?
– Je pense que oui.
– Ce sont les moments…
– … les plus difficiles. Même si nous essayions de ne pas le montrer. Nous ne voulions pas pleurer devant le Saint-Père. Nous ne voulions pas le contrarier davantage.
Je ne me souviens pas quand je suis allé sur la terrasse du Palais Apostolique. J’ai vu d’en haut des foules de gens qui coulaient dans les rues comme une rivière. Du monde entier. Qui pouvait, est venu. Ils priaient, récitaient le chapelet. C’était très rassurant. On ressentait une si grande unité et solidarité avec Jean-Paul II.
– Le pape entendait-il les bruits de la place dans sa chambre ?
– Non. Les fenêtres isolaient bien, à l’intérieur on entendait rien d’en bas.
– À quel moment Jean-Paul II a-t-il dit : « Laissez-moi aller au Seigneur » ?
– Je ne me souviens pas. Peut-être vendredi, peut-être samedi. Il y avait une agitation de médecins et d’infirmières. Il l’a dit à la sœur Tobiana, je ne l’ai pas entendu.
Ces derniers jours, amis et proches collaborateurs venaient lui dire au revoir. Le Pape les saluait allongé dans son lit et faisait le signe de la croix, selon la coutume italienne. Au début c’était très pénible pour moi. Je pensais: “Qu’est-ce qu’ils font? Après tout, ils se comportent comme s’ils disaient au revoir au Pape pour toujours. » Je ne voulais pas accepter l’idée qu’il partait.
Secrétaire de deux papes – entretien avec Mgr Mieczysław Mokrzycki.
Editions Wydawnictwo Literackie.