Après la randonnée et le repas, nous retournions aux voitures garées quelque part dans les environs et roulions jusqu’au Vatican. Au fil des ans, nous utilisions divers modèles de voitures lors de ces voyages. Au début, c’était la fameuse Lancia Thesis que le Pape a reçue en cadeau de Gianni Agnelli, le propriétaire de Fiat, puis nous avons souvent utilisé une Chrysler ou une BMW, et en fait, nous avons voyagé plusieurs fois dans nos voitures privées, afin d’être le plus discret possible vis-à-vis des autres. J’ai souvent pris ma propre voiture. Par exemple, quand la neige très abondante est tombée à Mentorella, je l’ai transporté dans ma voiture de Castel Gandolfo où le Pape séjournait après Noël.
Je conduisais et il était assis à ma droite. C’était comme ça à chaque fois. Surtout depuis qu’il commençait à être moins en forme, il avait besoin de confort et d’un peu plus d’espace. Pendant le voyage, il parlait, posait des questions sur ma famille, sur mes proches, sur diverses questions concernant le Vatican. Il était comme un père attentionné envers moi. Il avait aussi des moments où il était plongé dans la prière – il avait toujours un chapelet avec lui – ou il lisait plusieurs livres à la fois. Cela m’a toujours intrigué: Jean-Paul II était capable de lire trois livres, souvent dans des langues différentes, en moins d’une heure et demie de voyage. Je n’ai jamais compris comment il le faisait, ni comment il réussi ssait à se souvenir de tout.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Editions Znak. Cracovie 2020