Il avait hâte de rencontrer le Pape

Le Pape ne montrait jamais sa supériorité, ne faisait jamais  de problèmes. Je le voyais tous les jours, car le monde entier passait  par notre ascenseur…

La visite de Fidel Castro m’a fait une grande impression. C’était en 1996. Castro avait littéralement hâte de rencontrer le Pape. Dans l’ascenseur, il ajustait nerveusement ses vêtements, répétant les mots qu’il voulait adresser à Jean-Paul II. Je me souviens de ses énormes chaussures orthopédiques. C’était probablement la pointure 45 ou 46. Il battait des jambes avant d’arriver au troisième étage, dans la suite. Peut-être que pour certains il semblait dur, grossier, mais c’était un homme de haute culture. Puis dans l’après-midi j’attendais pour l’accompagner à la Chapelle Sixtine. Il est venu à trois heures. Il y avait aussi un traducteur et un guide. Ce dernier à la fin m’a seulement dit tranquillement qu’il n’avait rien à dire, car Castro connaissait tous les détails de cette œuvre d’art. Il s’était parfaitement préparé.

Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”

Editions Znak. Cracovie 2020