Fot. PAP/EPA

Nous  attendions son apparition

Les Journées Mondiales de la Jeunesse à Rome dans les grands domaines de l’Université de Tor Vergata. Un million de jeunes du monde entier. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Cinq ans plus tôt, en 1995, quand j’ai vu Jean-Paul II quelque part loin à l’horizon à Loreto pendant les Journées de la Jeunesse en Europe, j’ai su qu’en cette année du tournant du millénaire, j’aimerais être avec lui dans la Ville Éternelle . J’ai réussi. Je suis venue avec un groupe d’amis de ma paroisse. Nous avons marché à la sueur de notre front dans une chaleur de 40 degrés pendant de nombreuses heures à travers tout Rome, pour finalement atteindre une vaste place. C’était un espace immense. La mer, l’océan des jeunes à l’horizon d’un côté et l’estrade papale scintillante au loin de l’autre. Nous avons  étendu nos sacs de couchage sur un morceau d’herbe piétinée, nous avons mangé les provisions  reçues des organisateurs en chemin et nous attendions son apparition. Pouvais-je m’attendre à ce que trois ans plus tard je sois uni à Jean-Paul II non seulement par la nationalité et l’amour pour mes chères forêts de Beskidy, mais aussi par un voisinage assez proche ? Que je regarderai les fenêtres de son appartement, allant de la cuisine à la chambre, et que je partagerai mon quotidien derrière la Porte de Bronze avec des gens de son entourage immédiat, qui tournaient quelque part au loin sur l’estrade ?

Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”

Editions Znak. Cracovie 2020