Je me suis toujours demandé comment les gardes suisses pouvaient rester debout pendant des heures sous le soleil brûlant d’été qui inonde le sol de la cour et le chauffe littéralement au rouge. En tenue complète, dans un uniforme de laine et souvent avec un casque en métal et un panache sur la tête. Car il n’y a pas que la forme majestueuse des bâtiments entourant la cour et les arcades symétriques qui attirent le regard et suscitent l’admiration. Ce sont les gardes dans leurs costumes de Renaissance qui complètent la beauté de ce lieu. Ils charment les invités qui arrivent à la porte papale, ainsi que ceux qui restent avec eux en service pendant de bonnes heures, tous les jours.
“Sans les gardes, rien ne serait pareil ici.” La présence des soldats a toujours rendu l’atmosphère de la cour Saint-Damase encore plus solennelle. Et c’était le plus beau lors des visites officielles, lorsque les chefs d’État et les têtes couronnées venaient voir Jean-Paul II. Alors, dès le matin, on pouvait sentir quelque chose de spécial dans l’air. Les gardes en costumes de gala et panaches formaient une rangée dans la cour déjà une heure avant la visite prévue. Ils étaient jusqu’à vingt-quatre, c’était impressionnant ! Nous avions aussi des tenues spéciales avec des patchs et des clés de Pierre sur la veste. Il y avait des fanfares, un tapis rouge, les gentiluomini di Sua Santità en rang – “messieurs de Sa Sainteté” qui, conduits par le préfet de la Maison Pontificale, accueillaient les invités d’honneur lorsqu’ une limousine présidentielle s’approchait d’eux.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Editions Znak. Cracovie 2020