Il pensait à eux particulièrement chaleureusement

Le dernier jour de l’an, Jean-Paul II était de retour chez lui. Selon la tradition, dans l’après-midi, il présidait les Vêpres dans l’église Saint-Ignace de Loyola. Au fil du temps, les vêpres ont été transférés à la basilique Saint-Pierre. Chez Loyola, il n’y avait plus assez de places pour les fidèles – précise l’archevêque. Ces vêpres sont devenues une coutume romaine. De plus en plus de gens de Rome venaient dire au revoir avec le Saint-Père à l’année qui se terminait. Les vêpres étaient suivis par des représentants de l’Église de Rome et des autorités de la ville. Jean-Paul II faisait généralement référence à la situation à Rome. Même si ce qu’il disait sonnait souvent universel. Par exemple, quand il disait vers qui iraient sa pensée et sa sollicitude au début de la nouvelle année. Il a dit un jour : « Je pense aux familles qui luttent tous les jours pour avoir assez d’argent pour survivre; je pense aux enfants vivant dans des conditions difficiles et aux jeunes sans perspectives d’avenir ; je pense aux malades, aux personnes âgées et ceux qui souffrent la solitude, aux abandonnés et aux sans-abri, et à ceux qui se sentent rejetés par la société. Que la nouvelle année leur apporte sérénité et espoir ». Parce que c’était comme ça avec le Saint-Père – dit l’archevêque Mokrzycki. Il portait chaque jour les plus pauvres et les plus nécessiteux dans son cœur. Et à de tels moments, à Noël, à la fin de l’année, il pensait à eux particulièrement chaleureusement. Et il demandait à Dieu de les aider. (…) Nous chantions des psaumes et des chants d’action de grâce. Et nous remercions ainsi non seulement pour la journée qui s’achève, mais pour toute l’année. Nous chantions également l’hymne d’action de grâce “Te Deum”. Le même qui, juste après la mort de Jean-Paul II, a été entonné par son premier secrétaire, aujourd’hui le cardinal Stanisław Dziwisz, sur sa dépouille. L’archevêque m’a dit un jour qu’alors – juste après que le cœur de Jean-Paul II eut cessé de battre – il ne pouvait pas le comprendre. Le Saint-Père est mort – pensais-je – et nous chantons Te Deum. Mais j’ai vite compris pourquoi Stanisław l’a chanté. Après tout, nous avions beaucoup à remercier. Pour sa belle vie et sa belle mort, qui était pour la gloire de Dieu, et qui a ouvert les yeux et le cœur de beaucoup. L’archevêque dit que maintenant, lorsqu’il entend l’hymne “Te Deum”, il se souvient d’abord de la façon dont ils l’ont chanté après la mort de son Saint-Père bien-aimé, et seulement après de la façon dont le “Te Deum” a été chanté par les foules lors des vêpres à la fin de l’année. En gratitude pour toute l’année, comme alors en gratitude pour toute la vie du Saint-Père. Et d’avoir pu l’accompagner dans cette vie, car c’était une grande grâce.
Avec l’accord de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour tout le monde”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013