Ils  étaient étonnés de sa capacité d’apprendre

Ce qui  facilitait les contacts de Jean-Paul, c’étaient ses compétences linguistiques. Il avait un vrai talent. Il essayait toujours de mener les conversations dans la langue maternelle des invités. Et il apprenait constamment. Selon le planning journalier strictement défini, le Saint-Père avait un temps fixé – généralement à cinq heures de l’après-midi – pour les cours de suédois, de finnois, de néerlandais ou d’espagnol. Bien sûr, le choix de la langue était lié au voyage apostolique programmé – selon l’endroit où le pape prévoyait de se rendre en pèlerinage.

Quelques semaines avant le voyage, un interprète venait le voir et ils préparaient les discours ensemble. Jean-Paul II voulait savoir exactement comment prononcer les mots, où l’accent tombe. J’emmenais toujours ces traducteurs dans l’ascenseur. Lorsqu’ils quittaient l’appartement papal et nous descendions ensemble, un seul et même récit était généralement répété – ils étaient surpris par sa capacité à assimiler les connaissances. Il apprenait constamment. Et malgré son âge et la progression de la maladie, il n’a jamais perdu son enthousiasme. Je me souviens quand à la fin de sa vie – probablement avant son pèlerinage en Suède –  l’interprète venait plusieurs fois par semaine pour tout préparer minutieusement avec le Saint-Père. De même, lorsque le Pape se rendait au Japon : il a appris à lire ses discours en japonais.

Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”

Editions Znak. Cracovie 2020