Jean-Paul II prenait des mesures en ce sens depuis longtemps. Les voyages étaient une occasion naturelle de confesser les fautes. Il l’a fait à Olomouc, en Moravie en 1995 : « Aujourd’hui, moi, le Pape de l’Église romaine, au nom de tous les catholiques, je demande pardon pour toute douleur causée aux non-catholiques ». Il a répété sa demande une centaine de fois dans des termes similaires.
C’est pour cette raison que les gens de l’Église et même certains cardinaux l’ont critiqué. De plus, la crainte a été exprimée par de nombreux catholiques, confus par la perspective (évidemment erronée, mais compréhensible de leur point de vue) que l’histoire de l’Église ne consiste qu’en une série ininterrompue de fautes et de péchés.
Avant de se lancer dans ce voyage, il a dû se demander : « Que nous dit l’Évangile sur ce point ? Que ferait Jésus dans cette situation ? Voyant tout à travers les yeux de la foi et le traitant comme un signe de la providence de Dieu, il a certainement pris cette décision avec joie dans son cœur. Grâce à cela, il ne perd pas son enthousiasme et garde une certaine distance avec les critiques environnantes. En dehors de tout le reste, il y avait des gens qui le soutenaient fortement (…) Les résistances et les doutes ont commencé à disparaître progressivement. Et pas seulement. La méthode du mea culpa, la reconnaissance des fautes, s’est avérée être un élément décisif ouvrant la porte au dialogue œcuménique et interreligieux.
En tout cas, jusque-là ce n’était que l’initiative du Pape. Lui seul en a parlé publiquement, a ouvertement pris position. Jusque-là, pas un seul épiscopat n’a porté un regard critique sur l’histoire de l’Église catholique dans son pays et n’a fait de déclarations comme le Saint-Père.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
Maison d’édition TBA. Varsovie 2007
